Mes premières gouaches

Chaque retour de voyage me fait grandir et passer la seconde.

Cette fois ci encore, je m’attendais à des changements, des ajustements et des prises de conscience.
Et pourtant, à chaque fois, c’est comme une belle claque dans la figure.

Me voilà donc quelques semaines après mon retour, à remettre toutes mes habitudes en question, toutes mes ambitions, mes projets.
Cela fait plusieurs années que je sens bouillir en moi quelque chose. Quelque chose de plus vrai, plus moi, moins “il faut que”. Je ne savais pas bien y mettre des mots. Seulement des images, des envies fugaces.
Et puis voilà, au Guatemala, la vérité m’a sauté au visage: mes mains trépignent d’impatience de peindre.

De prendre le temps de créer, de me livrer totalement à ce nouveau médium, de me faire confiance et de ne surtout pas y réfléchir.
Laisser mes mains et mes yeux créer en toute liberté. Ne porter aucun jugement, apprendre à accepter les débuts, à accepter de vouloir faire comme ma maman.

Alors voilà depuis deux mois je peins. Je me donne un an pour voir ce que j’ai à sortir et découvrir à quoi je ressemble à travers la peinture.
Mon mental n’a pas sa place dans l’aventure. J’enchaîne les peintures sans réfléchir, je laisse mes mains s’exprimer sur le papier.

Dessiner sans objectif commercial était devenu très difficile pour moi ces dernières années. Alors c’est une réelle bouffée d’air frais que de m’octroyer cette année d’expérimentation sans aucune attente financière.

J’ai tout de suite su que je voulais commencer par la gouache. J’aime son côté velouté, opaque et mat.
Voici donc mes premières gouaches, sans censure aucune.

J’ai voulu abandonner, je me suis trompée, j’ai passé 10 couches par endroit, j’ai acheté des dizaines de pinceaux, et j’en ai apprécié chaque coup. J’aime le chemin, le temps passé, autant que la satisfaction d’avoir terminé une fleur. Le processus me plait énormément.

J’essaye de ne pas avoir d’opinions négatives sur ces premières compositions. J’écoute simplement ce qui me vient: ce que j’aime et que je veux refaire, ce que j’ai envie de faire différemment ou bien ce que j’ai envie d’essayer. Le reste n’a pas sa place pour le moment.